Comment entretenir et même développer des échanges entre étudiants texans et strasbourgeois en pleine pandémie ? Tout simplement grâce à Zoom. Récit d’un appel à projets lancé par la French-American Cultural Exchange in Education and the Arts (Face) Foundation et remporté par l’Unistra et l’Austin Community College (ACC).
C’est en 2017 que les premiers échanges entre l’Austin Community College (ACC), établissement texan proposant à ses étudiants l’équivalent d’un bac + 2, et la Faculté des langues de l’Unistra se sont noués. Ted Hadzi-Antich, enseignant en sciences politiques à l’ACC, organise chaque année un study abroad program à Strasbourg : une trentaine d’étudiants américains y suivent des cours sur l’histoire politique ou les institutions européennes. A cette occasion, il propose à Ghislain Potriquet, alors coordinateur des relations internationales de la Faculté des langues, d’y associer des étudiants strasbourgeois. C’est ainsi qu’en juin 2017, pendant une semaine, une douzaine d’entre eux rejoignent les étudiants américains.
Comme un TD très interactif
L’opération est renouvelée en 2018, 2019… et patatras la Covid casse le bel élan. Sauf qu’au printemps 2020, Ghislain Potriquet, désormais directeur du Département d’études anglophones à la Faculté des langues, reçoit un mail de la Fondation Face (French-American Cultural Exchange in Education and the Arts), l’informant d’un appel à projets intitulé « Transition vers les échanges virtuels ». Il décide de répondre avec son collègue d’Austin : leur projet est sélectionné par la fondation. Le programme présentiel et mensuel du mois de juin s’est transformé en un cours en distanciel à raison d’une heure par semaine pendant tout un semestre. Grâce à Zoom, dix-sept étudiants de l’ACC et autant de l’Unistra suivent le même cours : histoire politique des Etats-Unis, le président, le Congrès, les grands discours de Martin Luther King… comme un TD très interactif avec beaucoup d’expression orale.
« Les étudiants étaient ravis, se félicite le directeur du Département d’études anglophone. Cela leur a permis d’apprendre différemment, de gagner en confiance dans leur expression orale. Certains ont maintenant très envie d’aller aux Etats-Unis. » Il est d’ores et déjà acquis que l’expérience sera renouvelée, sur le même mode distanciel. Mieux, elle pourrait être dupliquée pour d’autres cours de langue : italien, espagnol, allemand… « Ça ne coûte rien, insiste Ghislain Potriquet. Et cela a un effet positif immédiat auprès des étudiants. » Avant, pourquoi pas, d’imaginer des accords d’échange entre enseignants et étudiants… en chair et en os, cette fois.
Jean de Miscault